La dernière maison avant les bois

Décidément, ce sont les montagnes russes chez les éditions Sonatine, on alterne entre petites pépites et grosses déceptions ! Un certain nombre d’ingrédients prometteurs étaient pourtant réunis dans cette nouveauté publiée par Catriona Ward: un titre mystérieux à la graphie nerveuse, une couverture au visuel léché et inquiétant, une 4ème de couverture reprenant les codes des romans noirs :  » maison isolée et solitaire »,  » étrange personnage », « terrible secret » ainsi que la petite farandole de citations des copains de la maison d’édition qui jurent n’avoir pas été aussi secoués depuis longtemps ! Je n’ai pas du tout adhéré et au vu de l’unanimité des avis, je fais un peu cavalier seul. A vouloir surprendre, jouer la carte du mystère, la romancière nous perd dans un brouillard où règne la confusion. Un peu à la M.Night Shyamalan qui au ciné veut faire monter crescendo la tension pour cueillir le spectateur lors d’un final sidérant, le fameux twist qu’on n’avait pas vu venir, Catriona Ward alterne les points de vue, les longueurs pour ménager le suspense et…accentue au passage mon ennui. Je me suis fait un devoir de finir ce livre mais vraiment ça a été par principe car mon attention était ailleurs. Je trouve que le récit pâtit d’un « trop  » qui nuit à l’efficacité voire parfois à la cohérence de l’intrigue. Les registres sont multiples, elle veut jouer sur tous les tableaux ( pathétique, noir, fantastique) les personnages sont tous façonnés pour être défaillants et inquiétants, c’est trop. Le personnage de l’homme-scarabée par exemple ? Quel est l’intérêt de sa présence ? Pourquoi l’avoir construit de la sorte ? On n’y croit pas. Encore une fois, à vouloir cultiver à tout prix l’angoisse, et faire interagir des personnages tous plus ou moins tordus pour freiner le lecteur dans sa quête de révélation finale, ça devient pour moi limite parodique.

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