Colette, une femme libre

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Pour les 150 ans de Colette, retrouvez sur France Culture, toute une série d’archives qui dépeignent les différentes facettes de cette femme de Lettres mondialement connue.

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Le silence et la colère, Pierre Lemaître

Après des mois d’attente, quel bonheur de retrouver enfin Pierre Lemaitre, ce conteur hors pair qui offre à son lectorat un palpitant second tome ! La famille Pelletier est donc au rendez-vous et tout particulièrement les femmes du clan qui occupent une place prépondérante dans le récit. On y retrouve l’inénarrable Geneviève dont la perfidie atteint ici des sommets ( je dois dire que j’ai rarement ressenti autant d’aversion pour un personnage), Hélène, devenue reporter qui va vivre de nombreux bouleversements sur le plan professionnel et personnel, Nine, l’amoureuse de François qui cache bien des secrets…L’auteur réussit à faire coïncider tout ce beau monde et la pluralité des intrigues participe à ce souffle romanesque si grisant. Car, même si l’auteur offre une place sous le feu des projecteurs à certains personnages plutôt qu’à d’autres, tous sont tellement travaillés qu’on ne perçoit pas ce retrait comme un sacrifice, ils sont tous gravitant autour des protagonistes. L’autre richesse du livre réside dans l’exploration sociétale des années 50 que l’auteur établit. Sont abordés la question de l’avortement dans les années 50, le syndicalisme, la naissances des grandes chaînes de magasins…Les primes sont multiples et donnent corps à cette époque qui enveloppe et emporte le lecteur. Nouveau tome donc et nouveau coup de (Le)maître qui nous régale de sa prose feuilletonesque et de son savoir historique.

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Ecrit d’élèves

Un soir d’hiver, il se faisait tard;
j’avais peur de sortir, renfermée dans mes pensées.
Ciel couvert, le vent se sentait dans mes draps.
Il faisait froid, si froid que mon coeur avait gelé.
On m’a doté d’une horloge pour le remplacer.
Entends-tu la mécanique de mon coeur ?
Tu sais ce coeur qui disparaît peu à peu, quand tes mains se baladent sur mon corps.
Pendant la nuit tu t’es enfuie, je n’ai jamais su te retrouver.
Je ne sais même pas si tu es en vie, mais je vais quand même te chercher.
J’ai vu tellement de paysages, montée dans tellement de train, croisée tellement de visage, jusqu’à en oublier le tien.
Je t’offre ce poème, perdu dans mes regrets.
Je t’offre ces quelques vers qui reflètent mes regrets amers.

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Une terrible délicatesse

Alors qu’il fête l’obtention de son diplôme de thanatopracteur, William doit se rendre en urgence dans la petite ville d’Aberfan où un glissement de terrain a coûté la vie à de nombreux enfants. Aux côtés de ses pairs, il s’occupe de l’embaumement des petits cadavres et cette tragédie lui fera perdre pied en le ramenant à des évènements passés qui le hantent toujours bien qu’il ait cherché à les enfouir très loin dans sa mémoire. L’incipit d’une Terrible délicatesse est très fort parce que la catastrophe humaine est effroyable et que le désespoir de ses parents attendant qu’on vienne leur annoncer la disparition de leur enfant soulève le coeur. La force donc de cette entrée en matière qui fait vriller les certitudes du protagoniste laissait espérer un récit qui allait être porté par le même souffle romanesque or j’ai été déçue par la tiédeur de l’intrigue. Jusqu’au dénouement, le lecteur s’interroge, se demande ce que le protagoniste a pu vivre de si horrible pour fuir le bonheur et lorsque la révélation finale éclate, on ressent l’amertume du  » tout ça pour ça ». En résumé, je m’attendais ( puisqu’il s’agit quand même d’après The Observer de l’un des dix meilleurs romans de 2022) a une claque littéraire or j’ai trouvé cette ouvrage empreint d’une certaine mièvrerie, la narration m’a paru trop plate voire convenue à certains moments et cette progression dramatique, après lecture du dénouement, semble finalement bien artificielle.

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La cité des nuages et des oiseaux

 » Un chef d’œuvre ». Le bandeau promotionnel cerclant ce pavé littéraire d’un rouge catégorique était plus qu’alléchant, et après lecture de nombreuses critiques sur Babelio qui allaient dans le sens de cet argument de vente (très subjectif), je me suis lancée avec avidité dans la lecture de ce qui allait devenir, c’était écrit d’avance, c’était sûr, un gros coup de coeur littéraire. Eh bien non ! Que je suis déçue ! Je m’attendais à être emportée par la multiplicité de ces destins, à vibrer à la lecture de ce que de nombreux lecteurs ont qualifié d’ouvrage hors norme mais après un premier tiers qui m’a emballée, je me suis vite lassée de la construction narrative qui conduit le lecteur, comme s’il traversait les portes du temps, du XV ème siècle à une ère futuriste où les quelques survivants de l’Humanité naviguent dans un vaisseau spatial. C’est trop ! Trop de chapitres courts et de puzzle temporel qui donnent à ce récit l’allure d’un patchwork décousu, trop de descriptions pesantes qui alourdissent la narration et nuisent à l’intérêt qu’on lui porte. Si l’hymne à la lecture, au pouvoir du texte est un thème qui me parle, il m’a semblé que Doerr s’était ici retrouvé un peu dépassé par l’ampleur de son ouvrage, par la dimension métatextuelle qu’il voulait lui donner et cela m’a ennuyée. A partir de la 200eme et quelques pages, ma concentration s’est étiolée, laissant place à une lecture en diagonale pour finir en lecture « sèche-cheveux » ( je vous laisse visualiser le souffle faisant tourner les pages ). C’est dommage et vu que la lecture est devenue un plaisir quasi luxueux, je regrette d’autant plus amèrement mon achat, mais bon ça fait partie du jeu de la découverte. En tout cas, puisqu’il est question dans ce récit de littérature qui traverse le temps, je conclurai en affirmant que cet ouvrage ne s’inscrira que dans ma mémoire à court terme.

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Une pluie de Septembre

Anna Bailey signe un premier roman captivant, un de ceux qu’on a hâte de retrouver après une journée de travail parce qu’il incarne la promesse d’un bon moment, qu’on se plaît à dévorer, mais en même temps pas trop vite, histoire de faire durer le plaisir. Une communauté du Colorado est fragilisée après la disparition d’une jeune lycéenne, Abigail. Je dis fragilisée et pas meurtrie ou choquée parce que cette disparition est un peu l’impact qui va fissurer, lézarder la façade puritaine que ces habitants se plaisent à fabriquer. Tous paraissent suspects, tous ont des secrets bien cachés et le récit, habilement mené, parvient à préserver le suspense, libérant par petites touches des bribes de vérité qui éclaircissent peu à peu le mystère de la disparition de cette adolescente. La romancière maîtrise son sujet car elle a vécu dans ce type de communauté, très pieuse, très hypocrite aussi, qui cède tout naturellement au rejet de l’autre et emprunte, sans qu’on l’y pousse, le chemin de la violence et des péchés. Un premier roman haletant et bien construit que j’ai pris plaisir à dévorer !

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L’été où Élodie….

La villa « la rêverie » est un véritable écrin naturel dans un de ces paysages du sud qui charme les sens par ses parfums envoûtants et la musique des cigales. Mais pour Sylvie qui doit revenir dans cette propriété qu’elle veut désormais vendre, ce lieu incarne un passé qui la hante et dont elle a encore peur. Accompagnée de sa fille cadette Emma, elle replonge dans ses souvenirs qui reconstruisent par bribes sa douleur de mère engendrée par une relation particulièrement toxique avec son aînée, la belle et vénéneuse Élodie, désormais disparue. Si l’ambiance estivale, lourde, saturée d’une chaleur pesante, nimbe le récit d’une atmosphère inquiétante, je n’ai pu m’empêcher d’établir le parallèle tout au long de la lecture, avec le roman de Lionel Shriver Il faut qu’on parle de Kévin qui traite avec brio cette thématique. J’ai donc retrouvé un bon nombre de scènes qui faisaient écho à mon souvenir de lecture qui balisait par anticipation la suite de l’intrigue qui ne m’a donc absolument laissé aucune surprise. Si vous n’avez pas lu le Shriver, L’été où Élodie peut vous combler, mais sinon, je pense que, comme moi, vous le trouverez en dessous.

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La petite menteuse

Célèbre chroniqueuse judiciaire, Pascale Robert-Diard nous offre dans ce premier roman un récit dans l’air du temps qui se présente comme un thriller judiciaire et qui décortique avec intelligence la mécanique du mensonge. Quand Alice, avocate de profession depuis 30 ans, voit débarquer dans son bureau Lisa, une jeune femme d’à peine 20 ans, elle ne ne comprend pas ce qu’elle attend d’elle. En effet, le précédent avocat qui avait défendu cette victime avait plutôt bien fait son travail puisqu’il avait envoyé en prison l’homme qui avait abusé d’elle. Or, Lisa exige à présent d’être défendue par une femme, parce qu’une femme saura mieux l’entendre, la comprendre et la défendre, elle qui a….menti. Est abordée alors toute la complexité de la situation vécue par Lisa lorsqu’elle était adolescente et qui l’a conduite au mensonge puis à tout cet emballement qui l’a submergée et a amené un innocent en prison. Sujet complexe, post me-too, la romancière revient sur la sacralisation de la parole non pour remettre en question celle des femmes qui bien heureusement s’est libérée mais pour analyser ces situations judiciaires qui rassemblent des protagonistes qui se retrouvent dépassés par la portée de leurs témoignages, leurs sentiments et qui engendrent une erreur judiciaire. Un roman à découvrir absolument !

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L’homme peuplé, Franck Bouysse

Le décor est âpre, froid, rugueux, comme frappé du sceau de l’inhospitalité. Qu’il s’agisse de la nature dans laquelle le protagoniste souhaite trouver le calme et l’inspiration ou dans le portrait des antipathiques habitants de cette contrée reculée, tout semble menaçant. Dans cette ambiance typique du « rural noir », le lecteur se retrouve enveloppé d’un brouillard épais et mystérieux qui s’érige en une barrière l’isolant de la civilisation. En effet, bien que se déroulant de nos jours, l’ambiance de cette intrigue est si austère que la sensation d’être plongé dans une autre époque ne nous quitte pas et on en perd un peu ses repères. Franck Bouysse se plaît donc dans ce dernier ouvrage à recréer cette ambiance signature, si caractéristique de son oeuvre, façonnée par cette écriture oscillant entre poésie et conte pour laisser planer le mystère. Alternant les points de vue, ceux de Caleb et d’Harry, le romancier lie les personnages et exhume peu à peu les secrets bien enfouis, par cette si secrète et taiseuse communauté. Pourtant, le mystère tant cultivé par l’écrivain, cet effet d’attente, de ménagement du lecteur jusqu’à la révélation finale m’ont paru tellement vains ! Je suis au regret de dire que je me suis fermement ennuyée et que le souvenir de cette lecture restera lui aussi au fond du puits. Les personnages sont détestables, tous rustauds et ne s’exprimant qu’au travers de paroles nébuleuses visant à entretenir ce mystère angoissant, à maintenir le nouveau venu loin de ce qu’il pourrait découvrir. L’antipathie que l’on éprouve pour ces habitants du Bélier est telle que j’ai eu hâte d’en finir et de les laisser dans leur trou à partir de la moitié du livre. Non, vraiment, Franck Bouysse n’aura été pour moi que l’écrivain d’un coup de coeur Né d’aucune femme, et, après avoir connu une première déception avec Les buveurs de vent, il est certain que je m’arrêterai là.

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Avez-vous lu….?

A la manière de Soledad et Pascale Frey, des élèves de seconde ont travaillé sur la transposition du roman La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé en une planche graphique résumant en 16 vignettes ce prix Goncourt des lycéens !

 

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